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De nos jours, nous pouvons admirer les aigles planer majestueusement dans le ciel ou les chouettes chasser silencieusement dans la nuit noire. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Dans la nature, toutes les espèces animales ou végétales évoluent sans cesse. Il en est de même pour les oiseaux de proie et c'est ce que cette rubrique va nous apprendre. N'hésitez pas à cliquer sur le nom de certaines espèces pour accéder à leur fiche descriptive et ainsi en savoir plus.

1) Des dinosaures à plumes

2) L'Archaeopteryx : une branche sans descendance

3) Les ancêtres chinois des oiseaux

4) Perfectionnement des oiseaux

5) Gigantisme

6) Les premiers oiseaux de proie

7) Des espèces disparues par l'intervention humaine

 

 

1) Des dinosaures à plumes

    La grande histoire des oiseaux commence il y a 225 millions d'années, au Trias Supérieur, dans un monde où règnent les dinosaures. Durant cette période, une espèce inédite, sorte de lézard à plumes, fait son apparition. Ce nouvel animal présentait des caractéristiques d’oiseau moderne (bréchet, coracoïdes, fourchette ou furcula et os crâniens creux), mais pas de plumes. On lui donna le nom de Protoavis car il est le premier descendant des oiseaux actuels.

    Pendant le Jurassique et la période qui le suivit, le Crétacé, des dinosaures porteurs de plumes étaient présents sur terre. Cependant, les avis scientifiques divergent encore pour savoir si ces dinosaures ont donné une descendance avienne ou non. Bien que munis de vraies plumes, ces dinosaures ne pouvaient pas voler car ils n'étaient couverts que d'un duvet, portaient des plumes asymétriques au bout de la queue et avaient des membres antérieurs très courts. Ces plumes ont pu être utilisées pour faciliter la régulation thermique ou pour les parades nuptiales. Se servir des plumes pour voler n'est apparu que bien plus tard comme une conséquence accidentelle pour certains des animaux qui en étaient pourvus. Nombre de ces dinosaures à plumes furent découverts récemment en Chine, dans la région du Liaoning. Il s'agit, par ordre chronologique, de Protarchaeopteryx, de Incivosaurus, de Beipiaosaurus, de Caudipteryx et de Sinosauropteryx.

 

Scène de la Chine préhistorique : Trois Beipiaosaurus effraient des Sinosauropteryx à gauche, des Caudipteryx à droite et des Confuciusornis perchés

 

2) L'Archaeopteryx : une branche sans descendance

    Il y a 150 millions d'années, durant la période du Jurassique, vécut le plus célèbre des fossiles d'oiseaux : l'Archaeopteryx. Bien que longtemps considéré comme le chainon manquant entre les reptiles et les oiseaux, les paléontologues pensent à présent qu'il descendait vraisemblablement d'un reptile coureur. Son squelette présente d'ailleurs toutes les caracéristiques d'un reptile, sauf en ce qui concerne ses deux clavicules qui sont soudées entre elles, comme chez les oiseaux, pour former ce qu'on appelle la fourchette. De plus, l'Archaeopteryx possède des plumes mais elles ont très bien pu être héritées d'autres dinosaures emplumés. Il n'est donc pas un précurseur direct des oiseaux modernes; il représenterait plutôt une branche latérale sans descendance dans l'évolution des oiseaux modernes.

    Un autre représentant de cette branche sans descendance pour les oiseaux fut Sinornithosaurus qui vécut il y a 125 millions d'années durant le Crétacé inférieur. Ce petit dinosaure emplumé de la famille des Dromaeosauridés a de nombreuses caractéristiques avec Archaeopteryx. Ce qui confirme ainsi que cette famille de dinosaures était très proche des oiseaux, sans pour autant en faire partie.

    Même si elle n'a pas donné naissance à nos oiseaux modernes, la branche de l'évolution initiée par Archaeopteryx comporte un descendant plus "aérien" : Iberomesornis. Oiseau espagnol intermédiaire qui vécut il y a 35 millions d'années, il combinait des traits de caractères physiques primitifs, mais plus avancés que Archaeopteryx, et modernes. Par exemple, le long pygostyle et les dents sont des caractères primitifs. Mais par contre, certains caractères anatomiques suggèrent que le vol était parfaitement acquis, et les os de ses membres sont semblables à ceux des oiseaux d’aujourd’hui. Des traces de plumes ont même été découvertes. 

 

3) Les ancêtres chinois des oiseaux

    La lignée des oiseaux modernes, commencée avec Protoavis, aurait alors un autre descendant. Récemment découvert, il s'agit de Microraptor. Cet animal, vivant en Chine il y a 124-128 millions d'années, appartenait à la famille des Dromaeosauridés, un groupe de dinosaures à l'origine de nos oiseaux actuels. Sa particularité est qu'il possède quatre ailes, deux sur les membres inférieurs et deux sur les membres supérieurs. Celles-ci n'étaient pas encore totalement développées pour assurer un vol battu mais elles permettaient au Microraptor de planer d'arbres en arbres.

    Durant la même période et toujours en Chine, un autre descendant de nos oiseaux actuels côtoyait Microraptor. Il s'agit d'un oiseau primitif nommé Jeholornis. C'est à ce jour, le plus ancien fossile d'oiseau car contrairement à ses aïeuls, il présente beaucoup plus de caractéristiques primitives d'oiseau tout en gardant quelques caractéristiques des dinosaures de la famille des Dromaeosauridés. C'est également le premier ancêtre des oiseaux capable de voler et non de planer.

    Il y a 120 millions d'années, une forme évoluée de Jeholornis apparut. Il s'agissait d'un oiseau primitif appelé Confuciusornis. Présentant une évolution au niveau du bec qui perd ses dents et de la queue qui devient plus courte, cet ancêtre des oiseaux garde des griffes au niveau du coude des ailes. Ces caractères montrent son lien de parenté avec des oiseaux tels que Hesperornis et Ichtyornis qui apparaitront 50 millions d'années après lui.

    D'autres oiseaux archaïques peuplaient la Chine durant la fin du Jurassique et celle du Crétacé. De bien curieux volatiles étonnament modernes, tels que Chaoyangia de la taille d'un gros moineau, Changchengornis semblable à un oiseau de paradis, Jixiangornis, présentant un bec développé, et Liaoxiornis, qui est le plus petit oiseau fossile connu dans cette formation de Liaoning en Chine.

 

4) Perfectionnement des oiseaux

    L'intervalle qui sépare Microraptor des oiseaux suivants est de l'ordre d'une vingtaine de millions d'années. On ne sait pas grand chose de cette période, si ce n'est que les oiseaux ont continué à se perfectionner. Toutes les espèces qui existaient à cette époque sont divisées en trois sous-classes :

     les odontognathes : des oiseaux anciens encore pourvus de dents

     les paléognathes : des oiseaux privilégiant la course par rapport au vol

     les néognathes : les oiseaux volants, au sens large

    Les odontognathes présentent de nombreux caractères primitifs : ce sont, en effet, les derniers oiseaux dentés et ils possèdent également un gros bec. La diffusion des odontognathes a été très importante, car on a retrouvé des exemplaires fossiles dans des terrains de la fin du Crétacé, au Kansas.

    Un de ces odontognathes a vécu il y a 105 à 115 millions d’années, au Crétacé, dans ce qui est aujourd’hui la région de Gansu, en Chine. Cet oiseau aquatique primitif baptisé Gansus est différent des ancêtres des oiseaux précédents car il ne s'agit pas d'un oiseau perché. L’intérêt du Gansus est également qu’il enrichit la généalogie des ancêtres des oiseaux à une période charnière, entre les oiseaux primitifs et l’apparition des ancêtres directs des oiseaux modernes. Les auteurs suggèrent que les oiseaux modernes sont peut-être issus de ces anciens volatiles aquatiques. Une hypothèse à confirmer.

    Il y a environ 90 millions d'années, deux espèces d'oiseaux marins beaucoup plus évoluées vivaient en Amérique du Nord : l'Hesperornis, qui s'était spécialisé dans la nage et qui ne possédait plus de membres antérieurs, et l'Ichthyornis, qui, au contraire, volait très bien.

 

5) Gigantisme

Combat entre deux Phorusrhacos

    Il y a 65 millions d'années, les dinosaures ainsi que d'autres reptiles qui avaient dominé toute l'Ere secondaire disparurent de la surface de la terre. Les espèces dominantes ont libéré, en disparaissant, des niches écologiques; d'autres animaux, comme les oiseaux, ont pris leur place : ils étaient en pleine expansion, alors que la classe des mammifères n'était encore représentée que par des animaux de petite taille et peu spécialisés. En abandonnant le vol, certaines espèces d'oiseaux primitifs se sont propagées sur tous les continents. Ainsi, il y a 65 à 55 millions d'années, les vertébrés dominants étaient les oiseaux non volants de plus de 2 m de haut, comme le Gastornis en Europe, anciennement appelé Diatryma, et le Phorusrhacos en Amérique du Sud. La domination de ces oiseaux de la terreur ne dura cependant pas longtemps : c'est la subite évolution des mammifères, suivie de l'apparition de nombreux ordres, qui a entraîné la disparition progressive des grands oiseaux carnivores. En Europe, Gastornis commença son déclin lorsqu'apparurent les Hyaenodons, sorte de hyène préhistorique, il y a 41 millions d'années. Tandis qu'en Amérique du Sud, Phorusrhacos dut s'incliner et laisser sa place au Smilodon, le fameux tigre à dents de sabre, qui arriva sur le continent il y a 2,5 millions d'années. Bien que beaucoup de ces oiseaux géants disparurent au cours de la préhistoire, certains de leurs représentants sont parvenus jusqu'à nous, mais ont été exterminés par l'Homme, tels le fameux Moa de Nouvelle-Zélande. Il existe cependant encore aujourd'hui, en de nombreuses régions du globe, des oiseaux menant une vie essentiellement terrestre.

    Il y a 30 à 50 millions d'années, au début du Tertiaire, les premiers oiseaux de proie apparurent. Leurs fossiles indiquent que les cinq grands groupes actuels de rapaces descendaient d'un ancien et même groupe d'oiseaux. Les Cathartidés, famille regroupant les vautours du Nouveau Monde, furent d'abord découverts en France, dans des gisements remontant à la fin de l'Eocène ou au début de l'Oligocène (30 à 50 millions d'années). Curieusement, leur présence dans le Nouveau Monde, où ils sont à présent confinés, ne date que du Pliocène (2 à 5 millions d'années). Certains des condors disparus avaient l'aspect de cigognes, avec de grandes pattes et un bec étonnamment recourbé. Ces oiseaux, les Tératornithidés, étaient de grands planeurs dont on connait quatres espèces. Le premier d'entre eux, trouvé dans des dépôts du Miocène supérieur (10 millions d'années) en Argentine, était le plus grand de tous, avec une envergure probable de plus de 7 mètres et un poids de 120 kg. Il fut baptisé Argentavis. Il semble que cet oiseau soit apparu en Amérique du Sud et ait été un chasseur plutôt que charognard. Le dernier des Tératornithidés vécut jusqu'aux glaciations du Pléistocène, il y a 1,8 millions d'années. On pense que ces oiseaux ont ensuite évolués pour donner la branche des cigognes, et non des condors actuels.

     

Comparaison entre Argentavis et un homme adulte

 

6) Les premiers oiseaux de proie

    Dès l'Oligocène, il y a 36 millions d'années, les hiboux Protustix cédèrent leur place aux hiboux "aux longues oreilles" : les ducs. Les premiers Accipitridés furent découverts à cette époque en France. Ils sont supposés être proches des buses. Des restes de vautours rappelant ceux de l'Ancien Monde, notamment le vautour percnoptère, sont connus en Amérique du nord. Des fossiles de parents du balbuzard, découverts en Egypte et en Californie, suggèrent une large distribution précoce de ce groupe. Une lignée assez différente apparut en Floride au Miocène supérieur. Des restes de deux espèces proches du serpentaire, mais avec des pattes plus courtes, sont connues en France, alors que la famille est à présent confinée à l'Afrique. Ils datent de l'Oligocène supérieur (25 à 30 millions d'années) et du Miocène : ils étaient contemporains des Cathartidés de l'Ancien Monde.

    Le Miocène, il y a 25 millions d'années, fut l'âge d'or des rapaces. Ils s'adaptèrent, proliférant en nombre et en variété. A cette époque apprurent les pygargues, vautours de l'Ancien Monde, chouettes effraies, milans et faucons. Ces derniers étaient très semblables aux caracaras et furent retrouvés dans les deux Amériques.

    Au Pléistocène, au cours des glaciations jusqu'à nos jours, ce fut le développement des busards, des chouettes effraies, des caracaras, des balbuzards pêcheurs et des gypaètes barbus.

 

7) Des espèces disparues par l'intervention humaine

L'aigle de Haast s'attaquant à des moas en Nouvelle Zélande

    Il y a au moins 30 000 ans et jusqu'il y a moins de 500 ans, une espèce d'aigle géant d'une envergure de 3 mètres, l'aigle de Haast, habitait encore les forêts de Nouvelle Zélande. Il fut chassé jusqu'à l'exctinction par les Polynésiens colonisateurs qui exterminèrent également les Moas, ses principales proies.

    D'autres espèces d'oiseaux de proie ont également disparues sous l'impulsion de l'Homme. C'est le cas des nocturnes qui peuplaient l'archipel des Mascareignes dans l'océan Indien. Le hibou de Gruchet a disparu durant le XVIIe siècle lors de la colonisation de l'île de la Réunion. La chouette chevêche de Rodrigues, autrefois endémique de l'île Rodrigues, voisine de l'île de la Réunion, a également disparue vers 1730. Le petit-duc de Commerson résidait sur l'île Maurice, située entre la Réunion et Rodrigues, et a été observé pour la dernière fois en 1837. Son extinction remonterait à 1859.

    Plus récemment, la ninoxe rieuse, habitante de la Nouvelle Zélande, a disparu depuis l'arrivée des premiers colons et plus aucune observation n'a été effectuée depuis 1930.

    Côté diurnes, outre l'aigle de Haast cité plus haut, le faucon crécerelle de Dubois, endémique de l'île de la Réunion, s'est éteint autour de 1700. Le caracara de Guadalupe s'est également éteint suite aux persécutions des éleveurs de bétail. La dernière observation de cet oiseau date de 1900.

 

 

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