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Qu'est-ce qui différencie les oiseaux de proie des autres oiseaux ? Quelles sont les caractéristiques qui nous permettent de les classer dans cette famille ? Et quels sont les différences entre espèces ? Cette rubrique va vous fournir toutes les réponses et vous montrer ce qui fait d'un oiseau de proie un formidable prédateur volant.

 

1) Les caractéristiques des Oiseaux

2) Les caractéristiques des oiseaux de proie

3) Les différences entre espèces

 

1) Les Caractéristiques des Oiseaux

    Les Oiseaux sont des animaux disposant d'un squelette complet comportant une colonne vertébrale. Voilà pourquoi ils font partie de l'embranchement des Vertébrés (ou Chordés, car la colonne vertébrale peut aussi être appelée "chorde"). Cet embranchement compte les 5 classes les plus évoluées du règne animal : les Poissons, les Amphibiens, les Reptiles, les Oiseaux et les Mammifères.  

    Prêtez-moi votre plume

    La plus grande caractéristique des Oiseaux sont les plumes qui recouvrent leur corps. Elles sont faites de cellules kératinisées et toujours vacuolisées, ce qui leur confère une grande légèreté. Elles constituent un revêtement protecteur contre l'eau et le froid, et permettent le vol. Trois types de plumes peuvent être distinguées chez l'oiseau adulte : les plumes de contour (pennes), les plumules et les filoplumes.

    Les pennes (ou plumes de contour) sont les plumes directement visibles qui donnent à l'oiseau sa silhouette et sa coloration. Elles se composent d'un axe rigide, partagé en une hampe et un rachis, et d'un étendard porté par le rachis. La hampe est un cylindre creux kératinisé enfoncé dans la peau de l'animal. Il est ouvert à ses deux extrémités et ces deux ouvertures sont appellées omiblics inférieur et supérieur. Sa cavité est segmentée par une série de cloisons transversales. Tandis que le rachis est une tige pleine prolongeant la hampe au-delà de l'ombilic supérieur. L'étendard constitue une surface plane et souple partagée en deux parties inégales par le rachis. Chacun de ces parties est faite de lames parallèles, les barbes, insérées obliquement sur le rachis. Chaque barbe porte symétriquement deux rangées de lamelles plus fines, les barbules. Les barbules s'entrecroisent avec les barbules de la barbe voisine; les barbules supérieures possèdent de minuscules barbicelles, souvent crochues à leur extrémité, qui s'accrochent avec les barbules inférieures dépourvues de crochets.

     

     

    Les pennes sont de deux types selon leur localisation : les rémiges qui sont les plumes des ailes et les tectrices qui sont les plumes de la queue. Les autres plumes de contour n'ont pas de nom précis, de plus, elles présentent parfois un étendard très duveteux à la base de leur rachis car cette partie est moins exposée à l'air. Cet étendard duveteux est appelé hypothyle.

     

    Les plumules, ou plumes de duvet, sont des petites plumes très simples, cachées sous les plumes de contour et constituées par une touffe de barbes qui s'insèrent directement sur une courte hampe (rachis absent ou très réduit).

     

    Les filoplumes sont des plumes réduites à un rachis filiforme, à l'allure d'un poil, portant parfois quelques barbes à son extrémité. Elles sont, comme les plumules, cachées sous les plumes de contour.

     

    Légèreté de rigueur

     

    Les os des oiseaux modernes sont particulièrement légers, car remplis de cavités aériennes qui remplacent la moelle. Des entretoises osseuses rendent ces os très solides, principe de pneumatisation. C'est surtout dans la région de la main et du poignet que les membres antérieurs sont profondément modifiés. Les "doigts" des oiseaux ont fusionnés en formant une structure étroite, appelée le carpométacarpe. Les os du poignet (os carpiens) sont solides et permettent une bonne articulation de la "main". La fourchette, l'omoplate et l'os coracoïde assurent la base de l'aile une position éloignée du corps pendant le vol. Leur sternum particulièrement développé est appelé bréchet et sert de point de fixation aux puissants muscles des ailes.

    Les Oiseaux sont des bipèdes. Cette bipédie implique que la ceinture pelvienne supporte l'entièreté du poids de l'animal lorsque celui-ci est debout. La ceinture pelvienne est donc par conséquent constituée de grands os fusionnés aux vertèbres arrières.

 

 

    C'est dans le sac

     

    Les poumons communiquent avec neuf sacs aériens membranaux, reliés aux os pneumatiques et diposés entre les organes. Ils assurent une efficace ventilation pulmonaire pendant le vol. Le reste de l'appareil repsiratoire est pourvu d'une trachée très longue et présente à sa base une syrinx ou organe du chant.

    La vie en oeuf

    Les oisillons ont un développement embryonnaire qui se fait dans un oeuf. Celui-ci présente plusieurs organes annexes en plus de l'embryon qu'il contient :

        L'amnios est une cavité remplie de liquide qui se forme autour de l'embryon et dans laquelle celui-ci achève     son développement.

        L'allantoïde est un diverticule de l'intestin embryonnaire qui joue un rôle important dans les échanges gazeux     (respiration) et l'excrétion de l'embryon.

        Le sac vitellin, lui, comporte la région de l'oeuf dans laquelle le vitellus (nourriture) est rassemblé; au début, il     occupe la presque totalité du volume de l'oeuf, puis  il décroît peu à peu au cours du développement     embryonnaire, au fur et à mesure de la croissance de l'allantoïde.

2) Les Caractéristiques des oiseaux de proie

    Vision perçante

    Les yeux des rapaces sont très grands par rapport au crâne. Ils sont, chez certaines grandes espèces, aussi gros que l'oeil humain. Cela offre une grande surface de captation de la lumière aussi grande que possible au travers de la cornée, renforcée par sa forte courbure, et place le cristallin très loin de la rétine. Ce qui créé un effet téléscopique. La rétine est pourvue de plus de cellules sensibles que celle des autres vertébrés. Cette particularité, alliée à l'effet de longueur focale, permet de projeter sur la rétine, au travers du cristallin, une image à résolution élevée. De plus, les connections nerveuses des cellules sensibles sont développées et permettent une excellente transmission neurologique de l'image.

    La faible densité des bâtonnets, sensibles à la lumière mais non aux couleurs, signifie que les rapaces diurnes n'ont pas une meilleure vision nocturne que celle de l'homme. En revanche, l'acuité visuelle de certains aigles est deux fois supérieure. Un aigle audacieux peut, par exemple, repérer un lapin à 1,6 km alors que ce dernier n'est visible pour l'homme qu'à 500 m.

    L'arcade sourcilière saillante chez les diurnes contribue à donner à leur regard une apparence fière, tout en protégeant l'oeil lors des affrontements. De plus, une troisième paupière transparente, appelée membrane nictitante, s'est développée pour participer également à cette protection ainsi qu'à l'humidification de l'oeil.

     

    A l'affût du moindre son

    Tous les rapaces, comme tout bon prédateur, sont sensibles aux sons et capables d'en détecter la provenance avec précision; c'est particulièrement le cas chez les nocturnes. Une bonne ouïe sert à repérer les proies, les partenaires, les congénères et les ennemis, mais elle ne s'est presque jamais spécialisée chez les rapaces diurnes. Les faucons des forêts et les busards constituent des exceptions. Ils portent un pavillon de plumes derrière les oreilles et leur conduit auditif est largement ouvert, pour améliorer la perception de l'intensité et de la direction des sons.

     

    Repérer les odeurs

    Certains oiseaux possèdent une chambre dorsale du bulbe olfactif présentant une augmentation de la surface sensible grâce à des replis cellulaires. Cette chambre est bien développée chez certains cathartidés, capables de trouver leur nourriture à l'odeur. Pour la majorité des oiseaux de proie cependant, le rôle de l'odorat n'est pas connu et l'on pense qu'ils ont davantage recours à la vue et à l'ouïe.

     

    Vocalises

    Les vautours du Nouveau Monde, dépourvus d'une syrinx adéquate, n'émettent que des sifflements, mais la plupart des rapaces ont une gamme vocale étendue et sont souvent bruyants, surtout aux approches de la nidification. La syrinx n'est jamais spécialisée et les émissions sont souvent des glapissement, des sifflements ou des mugissements.

     

    Nourriture en pelote

    Les rapaces diurnes ont un jabot développé, ce qui leur permet d'emmagasiner de la nourriture. Ils peuvent ainsi constituer des réserves et gérer la quantité de nourriture que leur fournit la capture d'une proie importante. Les parties indigestes - telles que la peau, les poils, la corne ou encore les fragments de chitine - avalées en dépit du dépeçage soigné sont régulièrement recrachées sous forme de boulettes allongées ou "pelotes de réjection".

    Contrairement aux diurnes, les oiseaux de proie nocturnes n'ont pas de jabot. Aussi n epeuvent-ils ingurgiter que la quantité de nourriture correspondante à la contenance de leur estomac et sont-ils obligés de cacher le surplus dans un lieu sûr. Ils peuvent avaler entières et d'une seule bouchée des proies de petites tailles. Tout comme les rapaces diurnes, les parties indigestes sont recrachées sous forme de pelotes de réjection, mais celles-ci, contrairement aux diurnes, contiennent des os intacts, car les sucs digestifs sont moins actifs.

 

 

 

3) Les différences entre espèces

    Yeux de jour et yeux de nuit

    La première chose qui frappe quand on observe des oiseaux de proie ce sont leurs yeux. Les nocturnes ont des yeux frontaux, très grands, presque humains, mais immobiles et avec un champ de vision restreint. Leur champ de vision n'est que 110°, dont seulement 60° de recouvrement (en comparaison, l'homme a un champ de vision de 180° dont 110° de recouvrement). Cette restriction est cependant compensée par l'extraordinaire mobilité de leur tête qu'ils peuvent faire tourner, sans torticolis, jusqu'à 270°. Ils disposent d'une excellente vision en relief, qu'ils améliorent encore en remuant sans cesse la tête. Ces mouvements, que nous trouvons étranges et amusants, leur permettent simplement de voir les objets sous une multitude d'angles légèrement différents et d'évaluer au mieux ce qu'ils voient, avant de décider de l'action à entreprendre. Malheureusement, cette formidable acuité visuelle n'est valable qu'à grande distance car la vision à courte distance est, elle, très déficiente : le rapace nocturne doit tâter sa proie du bec et des vibrisses car il est presbyte. Enfin, contrairement à l'opinion répandue, les oiseaux de proie nocturnes (à part la chouette effraie) ne sont pas éblouis par la lumière du jour.

    Les diurnes, eux, ont une vision binoculaire de plus de 50°, grâce à leurs yeux dirigés vers l'avant, et ceci leur procure une bonne appréciation de la profondeur du champ et des distances. Mais cette excellente vision diminue au fur et à mesure que l'obscurité s'installe. Voilà pourquoi les rapaces diurnes ne chassent que de jour ou au crépuscule mais jamais dans la nuit noire.

 

    Armes blanches

    Tous les oiseaux de proie possèdent des griffes acérées, appellées "serres". Celles-ci ont une utile spécifique selon leur régime alimentaire.

    Les vautours, qui s'attaquent à des proies déjà mortes, ont des pattes longues et minces avec une faible préhensible. Les charognards n'ont en effet pas besoin de plaquer leurs proies au sol ou de les tuer avec leurs serres.

    Les pêcheurs, comme les pygargues et les balbuzards, ont un doigt externe opposable et tous sont couverts de spicules à la face interne pour maintenir les proies glissantes. Les ongles sont longs et fortement recourbés. De plus, les plumes des culottes ne descendent pas jusqu'aux tarses et ceci pour éviter de les mouiller et ainsi alourdir l'oiseau.

    Les aigles vrais (Aquila) et deux buses ont les tarses emplumés. Les espèces recherchant de grosses proies ont des tarses courts et robustes; celles qui capturent des proies aériennes ont de longs tarses fins.

    Le serpentaire a de longues pattes de cigogne et des doigts courts, dont il se sert pour piétiner ses proies avec une grande efficacité.

    Les doigts des chouettes et hiboux sont recouverts de plumes. Le doigt extérieur peut se tourne indifféremment vers l'avant ou vers l'arrière, ce qui permet aux oiseaux de bien s'accrocher aux branches et d'avoir une bonne assise.

     

    Le son du silence

     

    Les chasseurs nocturnes sont quasi indétectables par leurs proies : il ne s'agirait pas de les faire déguerpir d'un battement d'aile sifflant dans l'air ! Pour obtenir ce camouflage sonore, deux techniques combinées : adaptation au vol plané et insonorisation des ailes.

    Hiboux et chouettes doivent surtout leur allure imposante à leurs plumes, qui peuvent enfermer un volume d'air considérable. Ils sont donc beaucoup plus légers qu'il n'y parait et leur rapport "surface des ailes/poids" est élevé; dès lors, le vol plané devient très facile.

    D'autre part, comme ils chassent dans l'obscurité toale, les nocturnes ont dû rendre leur vol silencieux pour ne pas se faire repérer par leurs proies. Le bruit d'un oiseau en vol, comme un piegon (qui ne brille pas par sa discrétion), est dû à deux causes principales. D'une part, l'air qui s'agite autour des ailes. D'autre part, les grosses plumes se heurent entre elles. Les turbulences autour de l'aile en mouvementsont provoquées par le bord d'attaque trop net des rémiges. Celles des chouettes et des hiboux sont équipées de fines franges qui atténuent fortement les perturbations génératrices de bruit, au point que le vol devient inaudible pour une oreille humaine.

    Le frottement des plumes entre elles provoque un bruit plus diffus mais tout aussi révélateur quand un silence presque basolu est recommandé. La surface des plumes est donc devenue "veloutée" en acquérant une sorte de duvet pelucheux sur la face supérieur des plumes. Ce duvet amortit considérablement tous les bruits de frottement et de choc des plumes les unes contre les autres.

 

    Oreilles dissymétriques

     

    Une autre particularité des nocturnes est la disposition particulière de leurs oreilles. Celles-ci ne sont pas sur le même plan : l'oreille droite, généralement, est alors plus large et placée plus haut que l'autre. Les bruits sont ainsi perçus avec une fraction de seconde de retard (moins d' 1/1000ème) dans une des oreilles, mais la différence est suffisante pour déterminer rapidement la direction de la source sonore. Ce système est tellement efficace que la chouette effraie est capable de localiser une proie uniquement grâce à son ouïe, dans l'obscurité absolue.

    Même, si la proie bouge ou s'arrête, le rapace est capable de corriger sa trajectoire, pendant qu'il fend silencieusement l'air vers sa victime.

 

 

    Mise à mort

     

    Selon les espèces, la mise à mort des proies se fait selon deux manières différentes. Soit avec les serres comme pour les Accipitridés et la famille apparentée des Pandionidés. Les pattes de ces derniers font des mouvements de malaxage intensifs. Par ces mouvements, les griffes des doigts antérieurs et postérieurs, acérées comme des poignards, pénètrent dans le corps de la victime en lui infligeant des blessures mortelles au coeur, aux poumons et aux autres organes vitaux. Elle meurt rapidement des suites de l'hémorragie interne résultant de ce traitement. Le bec n'est utilisé que comme outil de dépeçage, une fois la proie morte.

    Soit avec le bec, comme les Falconidés. Ceux-ci utilisent leurs serres pour immobiliser les proies. Les doigts des pattes sont très longs et très fins, surtout le médian, en particulier chez les faucons prédateurs d'oiseaux, comme le faucon pèlerin ou le faucon hobereau. Cette caractéristique leur permet d'enserrer me corps de la victime et de la maintenir fermement. La faucon se penche alors sur elle et lui porte un coup de bec fatal à la nuque. Pour remplir cet usage, le bec est pourvu de bords tranchants et d'un petit crochet à la mandibule supérieure, appelé "dent de faucon".

 

 

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