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Jeholornis prima
Taille : 70 cm
L'une des caractéristiques principales de
Jeholornis prima est qu'il garde une queue mince et très longue composée de
plus de 20 os coccygiens, qui l'apparente aux Dromaeosauridés. Par ailleurs,
avec son deuxième doigt de la patte très développé, il se distingue des autres
oiseaux mais se rapproche des Théropodes de petite taille tels que les Dromaeosauridae
et le Troodon. Plus intéressant, les plumes de la queue sont formées
plus comme celles des Dromaeosauridés que comme celles de l'Archéoptéryx,
confirmant ainsi la position latérale de la branche d'Archéoptéryx dans
l'évolution précoce des aviens. Le synsacrum (pour rigidifier et aussi fixer
les muscles) est composé de 6 vertèbres représentant une étape de transition
entre l'Archéoptétyx et les oiseaux plus modernes. L'omoplate de Jeholornis a
un côté du glénoïde dorso-latéral exposé et l'os du bec a un interstice
supracoracoïde. La présence de vide sur le sternum préconise la place d'une
sorte de poche à air chez les oiseaux d'autrefois. Il fut trouvé dans les formations de Yixiam et de Jiufotang au Nord Est de la Chine. Les dépôts lacustres du Crétacé inférieur de la région Jehol, dans la partie occidentale de Liaoning, sont bien connus pour avoir préservé des dinosaures à plumes, des oiseaux primitifs et des mammifères. La roche sédimentaire y est si fine qu'elle conserve, comme nulle part ailleurs, l'empreinte fragile et légère des plumes. Ce nouveau fossile fournissait le lien entre les oiseaux et les théropodes non aviens. Le fossile du Jeholornis prima a été acheté à un paysan local lorsqu'une équipe de recherches scientifiques de l'Institut de paléontologie et de paléoanthropologie des vertébrés de l'Académie des Sciences de Chine à Pékin effectuait des fouilles dans la région, durant la seconde moitié de 2001. A ce moment, le fossile qui mesurait plus de 70 cm de long, ne dévoilait qu'une partie de l'ossature d'un oiseau et les archéologues ne se sont pas pleinement rendus compte de son importance. Quand il fut ramené à Pékin, des experts ont passé trois mois sous le microscope pour le réparer avant de réaliser cette découverte sensationnelle.
Un autre fait important est que le Jeholornis
prima conserve dans son corps les graines fossilisées d'un grand nombre de
plantes: preuve qu'il vécut essentiellement de graines. C'est la première fois
que, parmi les centaines de pièces de fossiles d'oiseaux découvertes en Chine,
un spécimen a fourni la preuve directe en matière de préférence alimentaire. Il
est curieux de constater que, si le Jeholornis prima a des dents dégénérées, il
possède par contre des maxillaires fortement développés pour s'adapter
probablement à la nécessité de manger les graines. L'apogée des dinosaures peut être considérée comme l'âge d'or de l'évolution des oiseaux. Jeholornis est le plus tardif d'une multitude d'oiseaux antiques trouvés récemment dans des endroits aussi éloignés que l'Espagne, Madagascar et la Chine qui couronnèrent les premières étapes de l'évolution de l'oiseau. Ils proviennent d'une période légèrement plus tardive que celle de l'Archéoptéryx, mais prouvent que les traits principaux de l'oiseau moderne furent esquissés en dehors dans cette période. Cependant à l'arrière des oiseaux modernes, le nombre de vertèbres caudales est plutôt inférieur et la dernière est toujours fusionnée à la queue par un cône appelé pygostyle où s'accrochent les rectrices (plumes postérieures) utilisées pour le vol. C'est le cas d'une majorité écrasante de fossiles aviens connus, à l'exception de l'Archéoptéryx, dont le squelette fossilisé dispose d'un ensemble de vertèbres caudales bien conservées, mais sans pygostyle. Suivant son cousin allemand, ce que Jeholornis a maintenant mis en évidence, c'est la présence de nouvelles espèces d'oiseaux primitifs dotés d' une mince queue complète, mais sans pygostyle. En conclusion, cette découverte confirme l'hypothèse que les aviens descendent bien des dinosaures. Les dinosaures à plumes du Liaoning remettent en cause certaines idées reçues qu’il faut absolument combattre. Les plumes sont très certainement apparues avant les oiseaux. Le tyrannosaure aurait lui aussi porté des plumes, ainsi : PLUME NE DIT PAS ESSENTIELLEMENT OISEAU ! Mais il semblerait que les poils et la peau se soient modifiés aussi pour des raisons climatiques.
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